• Post qui n'apparaissait pas et réintégré en 2002 mais qui date de 2015

     

    Lors des séances d'orthophonie (3 par semaine), nous travaillons notamment depuis deux ou trois mois, l'association de bulles avec l'interlocuteur. En effet, nous nous sommes aperçues que Julie ne comprenait pas le code des bulles (dans les BD), et encore plus grave, qu'elle ne différenciait pas forcément celui qui parle de celui qui écoute.

    Si cela est compliqué sur un support visuel simple, cela explique également ses difficultés orales. Comme souvent avec Julie, je travaille un domaine, un thème, un exercice, et ce faisant je me rends compte qu'il lui manque des notions, des pré-requis même parfois !

    Petite parenthèse : la prise en charge de Julie a commencé de manière laborieuse, et n'a pas été linéaire. Elle a été dépendante des personnes rencontrées au fil des années (CMP au début, non favorable aux méthodes telles que le PECS, le TEACCH... malheureusement !) et dépendante de mes formations progressives à l'autisme et aux stratégies et outils maintenant recommandés. Cela ressemble à un patch work dont l'on assemble les morceaux au fur et à mesure. On est devenu plus efficace, mais Julie a grandit, et il faut également tenir compte de son âge.  

    Comme pour beaucoup d'apprentissages, nous avons donc décidé avec notre orthophoniste de tenter de remédier à cette incompréhension par deux moyens : le visuel et la répétition en manipulation. Toujours dans l'idée que le sens vient après, sous réserve bien entendu, de travailler en donnant des exemples accessibles et faisant partie du vécu de Julie.

    J'ai la chance d'avoir des thérapeutes avec qui nous travaillons ensemble, ce qui permet une collaboration positive. Nous partageons nos formations, nos matériels, nos informations, nos idées, nos avis... Et il en est ainsi avec l'ensemble de l'équipe actuelle (tous en mode libéral dorénavant). 

    Pour travailler ce problème, j'ai donc fait des photos de situations simples mettant Julie en scène au réel (situations réelles) et avec l'orthophoniste nous créons des bulles de phrases adaptées. Nous demandons à Julie de replacer la bulle sur la bouche de celui qui parle, qui prononce ces mots.

    Rien que ce travail n'est pas du tout simple pour Julie, ce qui montre à quel point le langage, la communication et nos codes sont très complexes pour elle !

    En même temps, nous généralisons ce travail avec un support plus large : des dessins, mais toujours en lien avec le vécu de Julie. Par exemple, un enfant qui demande une baguette à la boulangère (situation connue de Julie puisque nous travaillons depuis plusieurs années à ce qu'elle achète du pain chez notre boulanger local).

    Nous utilisons un support très bien conçu et qui correspond parfaitement à cet apprentissage : les cartes FUN DECK. Dans l'ensemble, elles sont simples, claires (quelques unes sont trop abstraites pour Julie, nous ne les utilions pas). Cet éditeur propose pas mal de supports très intéressants, faciles à utiliser. En outre, l'énorme avantage de ce support est qu'il existe également en application numérique pour tablettes ou téléphones.

    J'ai donc acheté les deux supports, ce qui permet de généraliser à la fois le matériel d'apprentissage, le lieu, les intervenants...

    Dans un premier temps, avec le support papier, nous proposons à Julie plusieurs cartes, et plusieurs bulles de dialogues. Elle doit associer la bonne bulle avec la bonne carte. Puis sur l'application, Julie doit me dire sans support quelle est la question posée. Bien évidemment, les premières cartes seront donc un apprentissage des phrases telles quelles. Pour que cela devienne fonctionnel, nous proposons donc différentes phrases pour les mêmes cartes.

    Par exemple : "est ce que je peux prendre un cookie ?" ou "C'est toi qui a fait les cookies ?"

     

     

    "Comment tu t'es cassé le bras ?" ou "Est-ce que ça fait mal ?"

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique